Rachat de Monsanto par Bayer : qu’en penser ?

Cette fusion faisait déjà jaser depuis quelques temps. La Commission Européenne a finalement donné son aval pour le rachat de Monsanto (entreprise américaine spécialisée dans les biotechnologies agricoles) par le groupe d’industrie pharmaceutique et d’agrochimie allemand Bayer, provoquant diverses réactions suite à cette fusion. Nombreux, en effet, sont ceux qui reprochent à Bruxelles d’avoir autorisé la naissance d’un géant de l’agriculture industrielle qui risque de faire des ravages. Certains le qualifieraient même de monstre…

Pourquoi cette polémique ? Parce que Monsanto est le groupe industriel qui produit le glyphosate, un des herbicides les plus répandus dans les plantations à travers le monde, mais aussi le maïs Mon 810, la seule plante OGM autorisée à la culture dans l’Union européenne. Le groupe est familier des scandales de par la toxicité présumée de ses produits qui auraient des effets très néfastes sur la santé et favoriseraient la prolifération de cancers ou encore l’apparition de malformations.

Mais que faut-il craindre de cette fusion ? Les spécialistes redoutent plus que tout le lancement de la plus importante société intégrée dans le domaine des pesticides et des semences et ce, à l’échelle mondiale. Cette multinationale fait trembler car elle véhicule un modèle agricole différent basé sur la surconsommation, en totale contradiction avec le droit humain à l’alimentation et les principes de l’agriculture durable basée sur la consommation raisonnable et quantifiée d’aliments sains, diversifiés, équilibrés, locaux et saisonniers. La surexploitation des ressources naturelles telle que préconisée par la multinationale issue de la fusion des deux géants nuirait gravement à la Terre, à la santé humaine et à l’environnement et rendrait les hommes totalement dépendants des produits agrochimiques qui ne veulent pas que du bien de leur santé.

En unissant leurs forces, Bayer et Monsanto signent ainsi le mandat de fin de vie programmée de l’agriculture biologique et nuisent ostensiblement à la nature, avec la bénédiction de Bruxelles. Des produits frais et de qualité, une alimentation saine et une agriculture durable vont en effet à l’encontre de leurs intérêts financiers c’est pourquoi les deux géants vont tenter d’imposer, graduellement, leur vision d’une agriculture modifiée se souciant peu de l’environnement et des notions d’écologie.

Mais ce qui fait bondir encore plus les spécialistes c’est qu’en plus de lancer une société mondiale pour commercialiser des pesticides et autres herbicides, potentiellement dangereux, le duo compte également mettre à la vente des médicaments qui guériraient des maladies induites par ces produits qui ne sont pas sans risques pour la santé. Est-ce vraiment éthique ?

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